La nouvelle saison de ski de fond vient de commencer. Et pour la Suisse, cet hiver est particulier. Il marque le début de l’ère « post-Dario Cologna ». L’heure est donc au renouveau, qui plus est dans un sport appelé à évoluer dans les années à venir.
L’hiver a commencé sur le front de la Coupe du monde de ski de fond. Comme chaque année, le coup d’envoi de la saison a été donné à Ruka, en Finlande, la semaine dernière. Et si la tradition du calendrier n’a pas changé, ce début d’exercice marquait pour l’équipe de Suisse l’entrée dans une nouvelle ère. Celle de « l’après Dario Cologna ». Le Grison, à 36 ans, a décidé au printemps de ranger ses pointes.
Pour les Helvètes, la retraite du quadruple champion olympique laisse forcément un vide, même si le dernier podium dans l'élite de l’athlète de Val Müstair remonte au mois de janvier 2021. La transition avait donc déjà commencé et une nouvelle cheffe de file s’est vite dégagée avec la Lucernoise Nadine Fähndrich.
Cette saison, la relève pointe aussi sérieusement le bout de son nez, notamment en sprint. L’ouverture d’un nouveau chapitre se fait donc de manière sereine dans les rangs suisses, du moins sur le plan sportif. Car au niveau médiatique, Dario Cologna attirait la lumière. Le Grison avait aussi la faculté de peser sur certaines décisions stratégiques prises par Swiss-Ski.
Dans cette optique, sa fin de carrière pourrait avoir des répercussions, surtout à moyen, voire long terme. Mais quelles sont ces éventuelles conséquences ? Faut-il se montrer inquiet ? Les anciens fondeurs de Bex Daniel et Jovian Hediger, qui ont tous les deux connu le plus haut niveau, se sont penchés sur ces questions samedi dans notre émission « La Tablée des Sports ».
Si le ski de fond suisse découvre la vie sans Dario Cologna cette saison, il pourrait vite avoir d’autres préoccupations. Dans les bureaux de la Fédération Internationale de Ski, de nombreuses questions se posent quant à l’avenir de ce sport. Plusieurs réformes sont envisagées.
Alors que la toute-puissance de la Norvège, nation ultradominante, est remise en cause par certains, d’autres se concentrent sur l’évolution des formats de courses. L’aspect « télégénique » est au centre des interrogations. Sans oublier la construction du calendrier, qui oblige tous les athlètes à être sur le pont chaque week-end, sans se préoccuper de leur spécialisation (sprint ou longues distances).
Les points de discussion sont donc multiples. D’autant plus que le biathlon, qui fait cavalier seul et qui est souvent comparé au ski de fond, dispose d’une offre qui séduit. L’heure du changement est-elle ainsi venue pour les fondeurs et les fondeuses ? Et si oui, par où faut-il commencer ? La solution peut-elle être d’aller jusqu’à quitter le giron de la FIS et de tracer sa route seul ? Jovian et Daniel Hediger ont livré leur analyse.