- Perrine Bonzon est coach des M18 du SHC Martigny et, donc, de l'équipe nationale féminine. (© Radio Chablais)
La première femme à la tête de l’équipe nationale féminine de streethockey est Chablaisienne. Sportive de (très) longue date, Perrine Bonzon évoque cette nomination surprise. Rencontre.
C’est officiel depuis environ une semaine : une Chablaisienne est à la tête de l’équipe nationale féminine de streethockey. Perrine Bonzon est par la même occasion devenue la première femme à occuper ce poste. La Villardoue, résidente de Martigny, entraîne depuis quelques saisons les juniors M18 du SHC Martigny. Il faut dire qu’entre la Vaudoise et le sport, c’est une longue tradition. Tout avait commencé à l’âge de quatre ans seulement, en hockey sur glace.
Son père, Jean-Daniel Bonzon, ancien joueur du HC Villars et de l’équipe nationale, l’a mise sur les patins à ce moment-là. « Je me suis tout de suite prise de passion pour ce sport », témoigne Perrine Bonzon, qui a effectué toutes ses classes junior dans le club des Alpes vaudoises, avant de devoir plier bagage pour continuer à pratiquer son sport à haut niveau. Un hobby qui l’a emmenée dans toute la Suisse, et, comme son papa avant elle, sous le chandail rouge à croix blanche. Avant de revenir chez elle, pour terminer sa carrière dans l’équipe féminine nouvellement créée du HC Villars, pour le centième anniversaire du club.
Surprise à Bonstetten
Le coaching ? C’est arrivé un peu par hasard. « Honnêtement, je n’y pensais pas quand j’étais joueuse. » Mais, notamment encouragée par Andrzej Svitac, ancien entraîneur du HC Villars, elle décide de se lancer. Sur glace tout d’abord, puis, vous l’aurez compris, dans le streethockey à Martigny. Très vite, elle se sent à l’aise dans cette fonction. « J’essaie d’être une entraîneure qui communique. Je tiens à rester toujours positive auprès des jeunes, car ils sont à un âge où il est important de les motiver. Nous, adultes, sommes des exemples pour eux d’une certaine manière », indique-t-elle.
Perrine Bonzon et les M18 du SHC Martigny.
Son passé de sportive l’aide également dans sa tâche. « On peut comprendre certaines frustrations, certains gestes… J’essaie de leur inculquer certaines de mes expériences, bonnes ou mauvaises, pour les faire grandir », ajoute-t-elle. Et, comme la vie est remplie de surprises, la carrière de coach de Perrine Bonzon a pris un tournant inattendu il y a quelques mois. C’est à Bonstetten le 7 décembre dernier que cela s’est produit.
Une approche similaire au hockey sur glace
« Nous avions un match de championnat dans le canton de Zurich avec mes M18. Et il se trouve que l’arbitre de la rencontre était le general manager de Swiss Streethockey. » À la fin de la rencontre, Oliver Schawohl, c’est son nom, lui a proposé le poste de coach de la sélection helvétique de streethockey. « Il m’a dit qu’il aimait ma façon de coacher. J’ai d’abord cru à une blague, mais tout est devenu très vite sérieux », sourit la Chablaisienne, qui a directement reçu le soutien de ses proches pour se lancer dans l’aventure.
L’officialisation tombée au mois de février, Perrine Bonzon avoue avoir encore de la peine à réaliser. « Ce sera vraiment concret au mois de mai, quand je prendrai mon poste de manière effective, avec un tryout de deux jours où plusieurs joueuses seront observées. » Ce n’est pas pour autant que la Villardoue ne s’est pas déjà mise au travail. Elle souhaite en effet amener une patte qui lui est propre, axée sur la technique et le sérieux.
« C’est fou » - des Mondiaux dès l’année prochaine
« Préparation physique, vidéo, détente musculaire, yoga… Ce sont des choses très développées dans le monde du hockey sur glace, mais moins en street. Je veux amener cette professionnalisation auprès des filles », nous explique-t-elle. Un programme qui doit préparer l’équipe suisse au mieux avant la grande échéance de 2026 : les Mondiaux à Ostrava, en Tchéquie. « Avec le staff et le general manager, nous parlons de “Mission Ostrava“. C’est le gros objectif. Et nous nous devrons d’être les plus compétitives possible, pour faire honneur à notre pays, et pourquoi pas réaliser quelque chose de complètement fou », indique Perrine Bonzon.
Celle qui a déjà un emploi du temps chargé, travaillant à 100% dans une entreprise basée au Châble, aura désormais une occupation supplémentaire. Mais pas question pour elle d’abandonner « ses » M18 du SHC Martigny. Elle l’assure : « Ils resteront ma priorité de coaching. C’était ma condition principale. Et je sais que je peux compter sur un super staff pour prendre soin d’eux quand je serai absente ! »
Thierry Nicolet
L’interview de Perrine Bonzon
