- Depuis cet été, Erwan Käser ne fait plus partie du cadre national. (© Nordicfocus)
Le fondeur bellerin Erwan Käser a été écarté des cadres de Swissski cet été. Il a ainsi dû s’entraîner par ses propres moyens durant la pause. Pas un coup de massue pour l’athlète de 32 ans, qui y voit une chance.
La nouvelle était tombée durant l’été : Erwan Käser ne ferait plus partie du Cadre A de l’équipe nationale de ski de fond pour l’hiver 2024-2025. Il ne ferait même plus partie du cadre du tout. En cause : des résultats décevants la saison dernière, où il n’avait par exemple pas pu faire mieux qu’une 37e place sur le front de la Coupe du monde, en sprint à Davos.
Une décision qui n’a pas vraiment surpris le Chablaisien de 32 ans. « Je m’y attendais un peu après ma dernière saison médiocre », lance-t-il. « Mais j’ai pris ça plus pour une chance que pour un coup de massue. » Erwan Käser doit – et devra – s’entraîner à son compte durant l’entièreté de l’exercice à venir. Cet été, il a effectué sa préparation sous la houlette d’un sportif bien connu dans la région, le résident de Saint-Triphon Maël Bohren.
Davos dans le viseur
S’il dit se sentir prêt, il est clair que le Vaudois ne sait pas exactement à quoi s’attendre. « Malgré quelques confrontations par-ci par-là, j’ai principalement été seul. Je suis donc plus dans l’inconnue que les autres hivers. Mais je me sens bien plus préparé que lors de la saison dernière par exemple. » Et Erwan Käser aura vite l’occasion de se tester. Dès ce week-end en réalité.
Pas à Ruka, pour le coup d’envoi de la Coupe du monde. Mais à Goms (Haut-Valais), pour une Coupe suisse. Ce sera suivi d’une Coupe FESA (anciennement Coupe d’Europe) en Italie. « À part les grosses pointures, tous les cadres nationaux seront là. » L’athlète de Bex pourra ainsi mesurer sa forme avec d’autres fondeurs, comme Roman Schaad (Cadre B). L’objectif du Bellerin sera d’y briller, afin d’être sélectionné pour la Coupe du monde de Davos, là où tout avait commencé en 2013.
Ce n’est pas pour autant qu’il s’ajoute une pression particulière. À son âge et avec une femme et deux filles, il nous indique que les priorités ont changé. Le fait d’être écarté de la Fédération lui a même permis d’avoir plus de temps libre. « J’ai eu beaucoup moins de rendez-vous obligatoires ces dernières semaines. Que ce soit la journée de prise de tailles des habits Swissski, la journée de la remise de ces habits… Maintenant je peux avoir des jours de repos qui en sont vraiment, profiter de ma famille… le planning est beaucoup plus flexible. »
Pas besoin de compter sur Swissski
Outre cet aspect positif, celui qui avait pris part aux JO 2018 souhaite prouver que l’on peut performer sans dépendre à tout prix de l’organe helvétique chargé des sports de neige. « Je me réjouis de montrer qu’il y a moyen de faire sans Swissski. C’est un problème que nous avons dans notre pays. De nombreux jeunes arrêtent le sport de haut niveau à cause de soucis financiers ou autres, pensant que l’aide de la Fédération est absolument nécessaire. Mais je veux leur montrer que c’est possible de s’en sortir sans. »
Rien n’indique que le pari sera réussi, le Chablaisien en est conscient. Mais il y croit dur comme fer. Il l’avoue cependant, cette saison devrait faire office d’ultimatum. « Si j’en viens à avoir un hiver aussi difficile que le précédent, je pense qu’il pourrait être temps pour moi de mettre le signofil et arrêter. Car il est clair que ça demande de l’investissement de partir deux semaines de la maison pour ramener deux 50e places de Coupe du monde… »
Thierry Nicolet