
- Dave Sutter (à gauche) a déjà retrouvé ses anciens coéquipiers fribourgeois lors d'une rencontre amicale, qui s'est soldée par un succès 6-2 des Dragons. (© Genève-Servette HC)
Dave Sutter a repris le chemin de l’entraînement sous ses nouvelles couleurs. Douze ans après, le Montheysan est de retour à Genève-Servette avec un rôle important et des rêves de titre.
Le championnat de National League de hockey sur glace reprendra dans moins d’un mois. Difficile à imaginer tant les températures restent élevées dans la région. Mais s’il en est un que la chaleur n’assomme pas, c’est bien Dave Sutter. Au contraire : le Montheysan est bouillant, lui qui s’est lancé, cet été, dans une nouvelle aventure. Après cinq saisons passées à Fribourg, le solide défenseur de 33 ans a signé dans le club de ses débuts, le Genève-Servette HC, où il avait été formé de 2007 à 2010, puis entre 2012 et 2013.
Une seule envie : un titre
Si son excitation est à son paroxysme, le Chablaisien avoue qu’il lui a été difficile de tourner la page avec les Dragons. « Nous étions si près du but de jouer une finale en fin de saison... C’était en plus ma dernière à Fribourg, il a donc fallu faire le deuil de cette aventure extraordinaire. » Le plus difficile ? Ne pas avoir réussi à obtenir un titre de champion suisse avec Fribourg. Sacré en 2018 avec Zurich, Dave Sutter avait toujours rêvé pouvoir soulever un trophée avec un club romand. Mais cela ne pourrait être que partie remise.
Car oui, le géant d’1,95m est toujours en course pour atteindre son objectif. « Ce serait une énorme fierté de le faire avec Genève, au vu de mon parcours. J’ai commencé là-bas à 14 ans, fait mes premiers entraînements avec la première équipe à 15 ans... » Au sein de l’effectif des Aigles, le porteur du numéro 77 aura pour tâche d’amener son expérience. Il sera l’un des vétérans du secteur défensif. « Ce que le coach (ndlr : Yorick Treille) attendra de moi, je le ferai pour atteindre le Saint Graal. » Dave Sutter a fait de ce titre une quête mystique.
Le joueur montheysan sait toutefois que le chemin sera long. Depuis leurs sacres national et européen il y a deux ans, les Aigles n’ont plus réussi à se qualifier pour les playoffs de National League. Pas de quoi l’effrayer. Cette position d’outsider, il l’apprécie. « J’ai fait pas mal de clubs, et partout j’ai vu à quel point les gens nous détestent. Personne n’aime Genève, et ça me motive », lance-t-il avec le sourire aux lèvres. « Servette, c’est un club sur lequel on doit compter, qui veut être un des ténors de la Ligue. C’est important pour moi de faire partie d’une entité qui en veut toujours plus. »
Le club a bien changé depuis 2013
Le club du bout du Léman s’est en effet passablement développé ces dernières années. Outre une nouvelle patinoire qui devrait voir le jour en 2028, l’organisation s’est professionnalisée. C’est désormais le Groupe Grenat qui gère notamment la performance sportive, le marketing et le ticketing de quatre clubs professionnels de la ville (football masculin et féminin, rugby et donc hockey sur glace). La différence avec ce qu’avait connu Dave Sutter il y a plus de dix ans l’a impressionné.
« J’ai vu à quel point c’est devenu gros. Les infrastructures ont changé, les ambitions aussi. » Le défenseur aura vite l’occasion de faire part de ses ambitions sur la glace. Et même dès ce vendredi, avec un match quasiment à domicile qui se disputera au Palladium de Champéry. Genève y affrontera Bienne à 19h30, dans le cadre des 100 ans de l’équipe locale. L’occasion – peut-être – de commencer à faire aimer Genève-Servette là où on ne l’attend pas.
L'interview de Dave Sutter
Thierry Nicolet