- Stéphane, un des deux patrons du "Panier de l'Abeille", devant les étalages vides de son box aiglon.
« Le Panier de l’Abeille » annonce sa mise en faillite, après 12 années d’activité. Le distributeur chablaisien de fruits et légumes a vu son nombre de clients chuter après la crise du coronavirus.
La désertion des clients aura eu raison du « Panier de l’Abeille ». La structure aiglonne de distribution de fruits et légumes bios, de saison et locaux a annoncé sa faillite, après 12 années d’activité.
Les raisons qui expliquent cette fin d’aventure sont nombreuses. Le nombre de paniers distribués d’abord, qui est passé de 420 en 2020, à 180 actuellement. « Le plus dur, ça a été de garder les clients qui sont venus pendant la crise sanitaire. Ce sont des personnes qui n’étaient pas forcément habituées aux paniers, qui allaient beaucoup dans les grandes surfaces, et qui y sont retournées », analyse Stéphane, l’un des deux patrons du distributeur.
La guerre en Ukraine ensuite, dont la récession engendrée a eu un impact significatif sur le budget des clients du « Panier de l’Abeille », répartis sur la Riviera et dans le Chablais.
Tout a été fait afin d’éviter la faillite, notamment deux restructurations. Celles-ci n’ont cependant pas fonctionné, explique Stéphane.
De nombreux impacts
Cette fin d’activité abrupte force le licenciement de six employés, qui travaillaient un à deux jours par semaine. « Comme ce sont des faibles pourcentages, ils avaient tous – heureusement – un travail à côté », indique Stéphane. « Une de mes employées vient de quitter, et m’a offert ses deux derniers mois de salaire. Tout comme un de ses collègues. »
Cette situation compliquée se reporte aussi sur les différents producteurs partenaires, chez qui allaient s’approvisionner les membres du « Panier de l’Abeille ». Le manque à gagner pour le principal d’entre eux se monte à 20-30%, selon Stéphane.
La structure doit aussi régler un montant de factures impayées de plus de 40'000 francs. « Nous mettons tout en œuvre pour dégager le maximum de liquidités afin de régler les derniers salaires, honorer les factures de nos producteurs, et avec un peu d’espoir, rembourser une partie des sommes à chacun des clients qui avaient un abonnement », mentionne Stéphane.
Un cas pas si isolé
Bien que déçu, Stéphane remarque que de nombreux distributeurs de paniers subissent le même sort que lui. « Il y a de plus en plus de paniers comme nous, qui ne sont pas producteurs, qui disparaissent », explique-t-il. « C’est de plus en plus dur sur le bio aussi. Beaucoup de maraîchers ont des baisses de vente de 20 à 40% sur les marchés. » constate encore Stéphane.