Sergei Aschwanden se replonge dans sa vie de judoka de haut niveau dans son 1er livre « Se construire par l’échec ». Marqué par certains moments difficiles de sa carrière, le médaillé de bronze des JO de Pékin en 2008 a souhaité coucher son expérience sur papier. Un projet mené avec un complice, Bernard Wirz. Nous y sommes revenus samedi dans « La Tablée des Sports ».
Les échecs ont jalonné le parcours de judoka de Sergei Aschwanden. Dès son plus jeune âge, malgré les nombreux succès, le Vaudois a dû apprendre à composer avec des moments difficiles dans sa longue quête du plus haut niveau. A 47 ans, une décennie et demie après sa médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Pékin, l’actuel président de la Fédération suisse de judo et de ju-jitsu a souhaité partager son expérience. Il s’est ainsi lancé dans l’écriture d’un livre, en collaboration avec Bernard Wirz, publié vendredi aux éditions « Slatkine ». Intitulé « Se construire par l’échec », cet ouvrage revient sur des instants clés de la carrière du directeur général de l’Association touristique de la Porte des Alpes.
N'allez toutefois pas parler de biographie au principal intéressé. Son projet a pour but de s’adresser au public le plus large possible, en naviguant, à travers des notions comme l’échec et la résilience, entre le judo, les arts martiaux et la philosophie. Un dernier volet passé en revue par Bernard Wirz, une connaissance vieille de 40 ans de Sergei Aschwanden. Son rôle: assumer dans une multitude d'encarts le passage d’un cas particulier à l’universel.
Pas de réussite sans échec(s)
Si la réussite a souvent été au rendez-vous, le double champion d’Europe chez les moins de 81 kilos a donc aussi connu ses bas. Le plus retentissant reste l’élimination vécue dès son entrée dans les JO d’Athènes en 2004. Ecrasé par la pression qu’il avait sur les épaules, le numéro 1 mondial de l’époque et vice-champion du monde en titre était tombé de haut. Mais cet évènement avait été fondateur pour la suite de sa carrière. Après six mois passés loin des tapis de judo, Sergei Aschwanden avait su se relever. Des séjours au Kenya et à Cuba lui avaient notamment permis de relativiser ce plus gros échec de sa carrière. Quatre ans plus tard, il atteignait le Graal aux olympiades de Pékin, avec une médaille de bronze à la clé.
Samedi, dans « La Tablée des Sports », nous sommes revenus sur la genèse de cet ouvrage, sur le point d'être traduit en Allemand et en Anglais, mais aussi sur son contenu en compagnie de Sergei Aschwanden et Bernard Wirz.
Echouer, qu’est-ce que ça veut dire ?
L’octuple champion de Suisse de judo en a donc vu de toutes les couleurs durant les nombreuses années qu’il a passées au plus haut niveau. Mais au moment de jeter un œil dans le rétroviseur, c’est la dimension formatrice de ses échecs qui remonte à la surface. A une époque où il s’entraînait jusqu’à 14 heures par jours, six fois par semaine, Sergei Aschwanden a été contraint d’apprendre à digérer les contre-performances, à se remettre en question, sous peine de tout plaquer.
Dans le monde du sport, une quantité indéfinie d’athlètes est passée par cette étape, celle de se demander s’il vaut la peine de continuer, celle qui implique de trouver de nouvelles sources de motivation. Le Vaudois a su traverser les épreuves, mais il a également su en tirer des leçons. Il s’agit de l’un des messages que Sergei Aschwanden espère faire passer dans son 1er livre, co-écrit avec Bernard Wirz, qui relève également l’importance de l’échec dans la construction d’une carrière. « Dans chaque situation difficile réside un germe de réussite », souligne le propriétaire du Reighikan Dojo, à Lausanne.
Nous avons passé en revue cette notion et la résilience qui peut en découler dans la seconde partie de notre table ronde, toujours en compagnie de Sergei Aschwanden et de son complice, Bernard Wirz.