A l’heure des fins de saison, tous les clubs de sport ne prennent pas tout de suite des vacances. Certains en profitent pour mettre sur pied un rendez-vous incontournable de leur calendrier: les tournois populaires. Nous nous sommes intéressés à leur rôle pour leurs organisateurs, mais aussi à leur dimension sociale samedi dans « La Tablée des Sports ».
Les vacances se font parfois attendre pour certains clubs de sport. Si les compétitions officielles sont terminées, les fins de saison sont fréquemment dédiées à un ultime évènement: les tournois populaires. Que ce soit dans le football, le basket, le volley ou encore l’unihockey, de multiples manifestations ouvertes à tous sont organisées chaque année dans la région. Et le succès est souvent au rendez-vous. A tel point que les retombées, quelles qu’elles soient, font le bonheur des sociétés qui sont à la tête de ces rendez-vous.
Les tournois populaires, une source de revenus
En premier lieu, l’aspect financier joue un rôle central. Pour les clubs, les tournois populaires sont généralement une source importante de revenus. Une source qui occupe une place de choix dans les budgets. Mais la question pécuniaire n’est pas la seule qui motive les organisateurs. A Saint-Maurice, le club d’unihockey des Pécaporés profite de son tournoi, mis sur pied tous les printemps entre fin avril et début mai, pour donner de la visibilité à son sport. La tâche n’est pas aisée, mais cet évènement permet d’attirer de nouveaux adeptes. Afin d’aller plus directement à la rencontre de la population, une version estivale a même été goupillée en 2022, sur un terrain extérieur installé en plein cœur de la cité agaunoise.
En fonction de la discipline, les intérêts ne sont pas toujours les mêmes. Au FC Troistorrents, le traditionnel tournoi de football de l’amitié, qui se tenait pour la 40ème fois le week-end dernier, est surtout vécu comme une fête. La compétition passe au second plan. Pour les participants, le déguisement est d’ailleurs de rigueur durant les trois jours sur lesquels s’étale la manifestation. L’occasion est ainsi belle de donner une image positive et amusante du club. Une image qui ne colle pas toujours au football de talus, parfois entaché par des actes de violence ou des injures à caractère raciste.
Nous avons passé en revue le rôle des tournois populaires pour les sociétés sportives qui les organisent samedi dans « La Tablée des Sports ». Valérie Favre, ancienne présidente de l’UHC Saint-Maurice Pécaporés, Nicolas Verraires, membre du comité de l’association « Sport Vaud », et David Vielle, l’un des responsables du tournoi de l’amitié à Troistorrents, étaient nos invités.
La dimension sociale des tournois populaires
Les répercussions de ces rassemblements dédiés au sport ne s’arrêtent cependant pas là. De telles initiatives ont également un caractère social. Elles participent activement à des enjeux de société, comme le fait d’amener les gens à bouger, en particulier les plus jeunes. A Troistorrents, la 40ème édition du tournoi de l’amitié a réuni 26 équipes cette année, soit quelque 200 joueurs et joueuses. Du côté de Saint-Maurice, ils étaient près d’une centaine d’adeptes d’unihockey à en découdre le 29 avril dernier dans la salle du Cycle d’Orientation de la Tuilerie.
L’impact n’est pas négligeable, même si le sport n’est pas le seul vecteur dans les tournois populaires. En général, la convivialité y tient aussi une place centrale. Nombre de participants n’hésitent pas à longuement refaire le match, parfois jusque tard dans la nuit. Les festivités qui jalonnent les rencontres contribuent à animer la vie locale, plus spécifiquement dans les villages et les communes de petite taille. Ce facteur permet d’ailleurs aux clubs de se distinguer et d’attirer du monde. Dans le football, l’offre est riche et génère une forme de concurrence. Il s’agit donc de « vendre » quelque chose qu’il n’y a pas forcément ailleurs.
Dans des sports moins populaires, l’enjeu est différent. Il s’agit plutôt de ratisser le plus large possible afin de toucher un public qui n’est pas déjà averti. Les concerts ou les soirées qui suivent les tournois sont des moyens d’atteindre de tels objectifs.
L’appui des collectivités publiques
Avec ce rôle social, les différentes manifestations sportives peuvent la plupart du temps compter sur le soutien des autorités communales. Dans le cas du FC Troistorrents ou de l’UHC Saint-Maurice Pécaporés, une aide financière est notamment apportée par les instances publiques. Des infrastructures sont également mises à disposition, qu’il s’agisse de terrains de football ou de salles de sport.
Une collaboration étroite existe ainsi entre les collectivités et les clubs, qui bénéficient déjà de soutiens divers à travers d’autres activités. Les Fonds du sport cantonaux supportent notamment la relève.
Nous nous sommes attardés sur cette dimension sociale dans la seconde partie de notre table ronde, toujours en compagnie de nos trois invités: David Vielle, Nicolas Verraires et Valérie Favre.
