Depuis quelques années, le VTT peut s’appuyer sur un nouvel élan sur les sentiers de montagne. Dans les stations de la région, qui entretiennent pour certaines une histoire étroite avec ce sport, la tendance est similaire. Comment explique-t-on ce phénomène ? Nous avons abordé cette question samedi dans notre émission « La Tablée des Sports ».
Le VTT a retrouvé des couleurs depuis quelques années dans les stations de la région. Après avoir explosé lors de l’apparition de ces vélos dans le courant des années 1990, sa pratique est devenue au fil du temps plus confidentielle. Même dans des lieux comme Leysin ou Champéry, qui entretiennent une relation étroite avec ce sport. Il y a une vingtaine d'années, la Coupe du monde de cross-country faisait halte à plusieurs reprises sur les hauteurs du village des Alpes vaudoises. Quant aux pentes champérolaines, elles ont notamment accueilli les championnats du monde de Downhill (descente) en 2011.
Un renouveau influencé par la pandémie
Durant de longues années, les compétitions sportives sont devenues plus rares, de même que la pratique du vélo tout-terrain. Puis l’apparition des deux-roues électriques a changé la donne. Un vent d’air frais souffle sur le cyclisme de manière générale. Et le VTT en profite. Selon une étude publiée en 2021 par l’Office fédéral des routes, près de 8% de la population âgée de plus de 15 ans s’adonne à cette discipline en Suisse, soit plus de 500'000 personnes. Un dixième d'entre elles enfourchent occasionnellement une monture électrique.
Sur la scène régionale, cette hausse exponentielle s’accompagne par la mise sur pied d’évènements de plus ou moins grande ampleur. L’an dernier, Leysin a accueilli les championnats de Suisse de cross-country. Et cette année, c'est le titre national de Downhill qui sera décerné dans la station leysenoude (7 au 9 juillet). Du côté du Pays-d’Enhaut, le « Summer Bike Marathon » vivra sa 3ème édition cet été (15 et 16 juillet). Sans oublier « La Chablatz Enduro » organisée autour de Villars (26 août).
Dans la région des Dents-du-Midi, l’heure est déjà à la préparation des Mondiaux de VTT qui se tiendront aux quatre coins du Valais en 2025. La descente sera à l’honneur entre Les Crosets et Champéry. Un site qui sera aussi l’hôte des championnats d’Europe de la spécialité en 2024 et qui est l’habituel terrain de jeu du « Bike and Sound Festival » (8 au 10 septembre).
Nous avons abordé cette question de la nouvelle dynamique autour des évènements liés au VTT dans la région avec trois invités samedi dans « La Tablée des Sports »: Antoine Pellaud, directeur des centres sportifs à Leysin, Thomas Leparmentier, responsable évènements & animations à Région Dents du Midi, et Raphaël Favre, membre de la direction de Valais/Wallis Promotion.
L’impact touristique du VTT
Si le nombre de manifestations suit la même courbe que le nombre de pratiquants, il reste difficile de savoir si un réel lien de causalité existe entre les deux tendances. La première influence-t-elle la seconde ? Ou vice-versa ? Une chose est certaine: ces grands rendez-vous internationaux s’inscrivent dans une stratégie globale des stations qui travaillent sur leur image. Il est indispensable de pouvoir attirer des clients durant toutes les périodes de l’année.
Est-ce pour autant que le développement du tourisme quatre saisons est le seul élément qui explique ce regain d’intérêt autour du VTT ? Ou existe-t-il d’autres facteurs ? A en croire nos invités, l’aspect financier joue également un rôle. Selon eux, certaines personnes n’hésitent plus à réorganiser leur budget afin de réaliser des investissements plus ou moins conséquents pour la pratique de leurs loisirs. Le vélo tout-terrain en fait partie. Pourtant, le prix de ces machines peut vite atteindre des sommes importantes, de plusieurs milliers de francs.
Un sport qui rapporte
Il existe toutefois des alternatives plus abordables, à commencer par la location. Dans les stations, les magasins de sport proposent généralement de tels services. En d’autres termes, tous les acteurs du tourisme profitent du développement et du renouveau du VTT. Car les dépenses ne s’arrêtent pas là. D'après l'étude publiée par l'OFROU en 2021, les vététistes déboursent en moyenne 41 francs par sortie. Au total, le chiffre d'affaires en Suisse est estimé à plus de 300 millions de francs.
Entre l’attrait touristique de ce sport et l’impact d’image positif lié à l’organisation de compétitions régionales, nationales, voire internationales, les stations n’hésitent donc plus à miser sur le VTT. Raphaël Favre, Antoine Pellaud et Thomas Leparmentier n’ont pas manqué de le souligner dans la seconde partie de notre table ronde.