- Arnaud Boisset était monté sur la boite en mars à Saalbach, lors des finales de Coupe du monde. (© Alain Grosclaude/Zoom)
Après quatre semaines de pause forcée pour blessure, Arnaud Boisset effectuera son retour sur les skis lundi prochain. Les conséquences sur son début de saison ne devraient pas être trop importantes.
Arnaud Boisset rêvait sûrement d’une toute autre préparation estivale pour son deuxième hiver au plus haut niveau mondial de ski alpin. Après les 13 semaines de préparation physique, le Martignerain a chuté à la mi-août à Saas-Fee, lors d’un entraînement de géant, au troisième jour seulement du retour sur les lattes. Verdict : une fissure du plateau tibial du genou droit, qui n’a pas nécessité d’opération, mais une pause de quatre semaines.
« J’étais en béquilles, je pouvais mettre un maximum de 20 kilos de charge sur ma jambe. Il s’agissait quand même de maintenir la musculature. » Ce fut chose faite, c’est le moins que l’on puisse dire. « Après ces quatre semaines, j’ai gagné un peu de circonférence de cuisse, c’est un peu fou. » Les tests de force sont eux aussi positifs.
Pas de voyage au Chili
Heureusement pour le skieur de 26 ans, la lumière au bout du tunnel est proche. Il pourra reprendre les entraînements sur les lattes, dès lundi à Saas-Fee. « Ça sera sans doute une belle journée, avec un beau sourire de ma part », avoue Arnaud Boisset. « Nous n’allons évidemment pas prendre trop de risques, car le genou est encore un peu fragile. »
Cette pause forcée aura coûté au membre du Cadre B de Swissski entre 8 et 10 jours d’entraînement sur les skis, ainsi que le camp de début de saison de l’équipe nationale helvétique au Chili. Une petite déception pour lui. Pour l’expérience de vie d’abord. Mais pas seulement. « La comparaison avec les temps de passage des coéquipiers est importante, mais ce n’est pas tout. Le test de matériel l’est aussi. »
De quoi avoir un impact sur le début de saison du spécialiste des disciplines de vitesse ? Peut-être, répond le principal intéressé, trois mois avant les épreuves de Beaver Creek. « Si tel est le cas, peut-être que mon pic de forme n’arrivera pas en décembre, mais en janvier. C’est aussi ok, car si je peux faire de bonnes courses à ce moment-là, je signe », rigole-t-il. Et d’ajouter : « peut-être que les attentes seront un peu moins élevées sur les premières courses. De quoi enlever un peu de pression, et ça me permettra de faire mon ski de mon côté. »
À quoi s’attendre cet hiver ?
Le Valaisan devra tout de même faire avec de nombreuses attentes, qu’elles soient de ses entraîneurs, des sponsors, des médias et du public. Il y a une année, à l’aube de sa première saison en Coupe du monde, Arnaud Boisset avait déclaré vouloir se faire une place au sein du top-30 du Super-G. Ce fut au final une 11e place au général, et des résultats exceptionnels. Avec parmi elles un podium à Saalbach (3e), une 7e place à Garmisch, et même une 9e en descente à Kitzbühel.
Pour ce nouvel hiver, l’Octodurien ne s’est cependant pas fixé d’objectif précis. « J’essaie de tracer ma voie, de rester dans le même état d’esprit que l’an dernier. Mais il est clair qu’en tant que sportif d’élite, on n’aime pas régresser… »
Thierry Nicolet