- Thierry Neau est habitué à la boue. (© Valérie Dafflon)
Le vélo, Thierry Neau en a fait sa passion et son métier. Après un parcours marqué par le cross-country et la descente, le Chablaisien d’adoption s’est lancé dans le cyclocross grâce à sa fille en 2023. Il occupe aujourd’hui la deuxième place du classement général Masters 3 de l’Omnium romand. Rencontre.
À 50 ans, Thierry Neau n’imagine pas sa vie sans vélo. Ce compagnon de route, d’abord simple moyen de transport dans son enfance en France, est devenu au fil du temps un véritable pilier de sa vie personnelle et professionnelle. « Qu’importe la destination, il fallait que j’y aille en vélo », se souvient-il. Dans son petit village, sans voiture familiale, le deux-roues était ainsi une évidence. C’est par le cross-country que le résident de Daviaz, au-dessus de Massongex, est entré dans le monde de la compétition.
Des week-ends bien remplis
« Je viens d’une région relativement plate (ndlr : entre Nantes et Angers), et cette discipline était la seule qui y existait. » Après ses premières compétitions en cross-country, Thierry Neau découvre rapidement que son terrain de jeu favori se situe plutôt dans la technique et la descente. Pendant près de dix ans, il a enchaîné les courses de descente en France, en Suisse, jusqu’à une participation en Coupe du monde. « C’était quasiment tous les week-ends : déplacements, vacances organisées selon les compétitions… Puis il y a eu un peu de lassitude. L’ambiance changeait, devenait plus professionnelle, et j’ai un peu levé le pied. »
Le désormais Chablaisien n’a pourtant jamais vraiment quitté la petite-reine. En plus d’en avoir fait son métier, spécialisant son entreprise dans l’entretien et la réparation de suspensions, il a continué à se rendre sur diverses courses. « En m’installant en Suisse, j’ai repris un peu la compétition, mais sans ambition. Juste pour rencontrer du monde, pour le plaisir, et parce que j’aime toujours mettre une plaque sur le vélo et rouler entre deux rubalises ! »
Une arrivée dans le cyclocross « par hasard »
Ce n’est qu’en 2022 que Thierry Neau a découvert le cyclocross, « à cause ou grâce » à sa fille Joelline. « En cherchant des courses pour elle sur le site de MSO (ndlr : chronométreur de nombreux événements sportifs), on est tombé sur un cyclocross à Aigle. Je ne connaissais pas du tout l’Omnium romand », témoigne le Français d’origine. Séduit par l’aspect technique et court de la discipline, il finit par prendre un dossard à son tour, en 2023. « Quitte à l’accompagner sur place, autant rouler aussi ! »
Bien lui en a pris, puisque cette année Thierry Neau occupe le deuxième rang du classement général de la catégorie Masters 3 (dès 49 ans), à seulement deux épreuves de la fin. Mais l’essentiel est ailleurs. « C’est très familial, pas prise de tête. On est tous dans la même galère, dans la boue », résume-t-il. Seul compte le plaisir, pour celui qui, depuis toujours, ne fait qu’un avec sa monture.
L'interview
Thierry Nicolet
